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RGESN 2024 : vers un digital learning éco-responsable ?

C’est en tout cas l’ambition des nouvelles exigences du RGESN (Référentiel Général d’Écoconception des Services Numériques), dont les recommandations ont été mises à jour le 17 mai dernier. À quelques mois de la fin d’année, retour sur ces nouveaux inputs qui ont eu des conséquences essentielles pour le domaine de la formation digitale.

Initialement pensé pour les services numériques comme les sites web, le RGESN soulève aujourd’hui des questions essentielles pour le domaine de la formation digitale.

Alors quels sont les impacts de ces évolutions sur nos pratiques d’e-learning éco-responsables ? On vous partage notre retour d’expérience sur l’année 2024 !

Tour d’horizon des évolutions du référentiel RGESN en 2024

Pour la première fois, le RGESN a introduit en 2024 un certain nombre de critères spécifiques à des technologies comme l’IA et la blockchain. D’autres critères innovants prennent davantage en compte les usages des utilisateurs, avec notamment un accent mis sur le “mode audio seul” pour les vidéos.

Autre changement majeur : le RGESN 2024 classe désormais ses critères par ordre de priorité. Concrètement, cela signifie que chaque critère est évalué selon 2 paramètres :

  • difficulté de mise en œuvre ;
  • priorité d’action.

Ce changement facilite grandement la tâche des organisations, qui peuvent maintenant prioriser et hiérarchiser leurs actions en fonction de leur impact.

Bien que le nombre total de critères n’ai été que légèrement été réduit (de 79 à 78), la réorganisation du référentiel est importante. Elle inclut la suppression de certains critères, la fusion de critères similaires et la reformulation des critères complexes pour une meilleure compréhension. Les critères liés à la compression audio ont ainsi été supprimés au profit d’une simplification des exigences pour la vidéo, dont l’impact environnemental est plus important.

Les impacts du RGESN sur un digital learning éco-responsable

Voici 4 grands enseignements tirés du référentiel RGESN pour développer des modules digital learning éco-responsables.

1/ Concevoir des algorithmes éthiques

Sans surprise : les algorithmes sont au cœur de l’évolution du référentiel. Dans nos plateformes LMS, on les utilise notamment pour personnaliser les parcours d’apprentissage et recommander les contenus les plus pertinents pour chaque utilisateur (adaptive learning). Mais vous n’êtes pas sans savoir que ce sont aussi de gros consommateurs d’énergie.

Le référentiel RGESN est ainsi passé de 8 à 9 thèmes avec l’intégration d’un thème dédié aux algorithmes et en particulier à l’intelligence artificielle (IA). Cette évolution reflète l’attention croissante portée aux impacts environnementaux liés à l’entraînement des modèles d’IA.

Les organisations doivent donc désormais s’assurer que leurs algorithmes sont conçus et utilisés de manière à minimiser leur impact environnemental. Selon la configuration de votre plateforme LMS, cela peut notamment impliquer des choix techniques favorisant l’efficacité énergétique lors du traitement des données ou de l’entraînement de modèles d’IA.

2/ Établir une stratégie de mesure et indicateurs environnementaux

La nouvelle version du référentiel RGESN met également l’accent sur la mise en place d’une stratégie de mesure des impacts environnementaux. Elle comprend des indicateurs comme l’énergie primaire consommée, les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’eau.

Dans le cadre d’une offre de formation en ligne, cela implique de mettre en place une stratégie de mesure de l’impact environnemental des services.

Cette stratégie doit notamment inclure des indicateurs spécifiques comme :

  • l’énergie consommée ;
  • les émissions de gaz à effet de serre associées à l’utilisation de leur plateforme.

Ce qui implique la mise en place d’outils et méthodes pour suivre ces indicateurs de manière continue.

3/ Améliorer l’efficacité des ressources numériques

Le référentiel incite également à prêter une attention particulière à l’efficacité énergétique et à la gestion des ressources numériques.

Appliquée à nos plateformes LMS, cette recommandation peut inclure :

  • l’optimisation des serveurs ;
  • la compression des contenus (vidéos, images) ;
  • l’amélioration de la performance des interfaces pour minimiser leur empreinte carbone.

Ces changements impliqueront probablement également une révision des critères des qualifications.

4/ Optimiser l’accessibilité et la compatibilité des contenus

Nous le défendons depuis plus de 10 ans et c’est désormais devenu incontournable.

Les contenus et services de formation doivent être :

  • compatibles avec une large gamme de dispositifs (y compris avec des appareils anciens) ;
  • accessibles avec des connexions internet de faible qualité.

Cela incite à une conception “mobile-first” compatible avec les connexions lentes, pour garantir l’accessibilité aux formations de manière durable et équitable.

D’autre part, l’utilisation de vidéos et d’autres contenus multimédia, très courants dans les formations en ligne, doit être revue pour réduire leur impact environnemental. Parmi les pistes à envisager : inclure des formats de compression plus efficaces et intégrer des modes “audio seul” pour les utilisateurs qui n’ont pas besoin de la vidéo. Une action non négligeable, quand on sait qu’une vidéo en HD consomme jusqu’à 5 fois plus d’énergie qu’une image !

 

Le saviez vous ? Le référentiel RGESN vise à contribuer à un numérique plus soutenable. À ce titre, il poursuit 4 objectifs principaux :

  • concevoir des services qui participent à allonger la durée de vie des équipements (smartphones, TV, terminaux connectés…)
  • promouvoir une démarche de sobriété environnementale face aux stratégies de captation de l’attention de l’utilisateur
  • limiter les ressources utilisées par le service et optimiser la sollicitation des infrastructures numériques
  • accroître le niveau de transparence environnementale du service numérique

 

En adaptant les principes du RGESN, les acteurs de la formation digitale peuvent non seulement répondre aux exigences réglementaires, mais aussi offrir des services plus éco-responsables et accessibles à tous. Un enjeu crucial pour un apprentissage numérique durable et équitable !

Et vous, quelles actions mettez vous en place pour réduire l’empreinte de vos services d’apprentissage en ligne ?

On en parle souvent sur LinkedIn, n’hésitez à jeter un coup d’œil :